Anxiété, colère, tristesse : comment retrouver le calme ?

De quoi avez-vous besoin pour apaiser vos émotions ? Depuis que je suis maman, j'apprends chaque jour à gérer les humeurs de l'enfant. Et cela me donne des pistes pour gérer nos émotions en tant qu'adultes ! Maintenant qu'elle approche les 3 ans, elle est en mesure de nommer les émotions qui la traversent, et de verbaliser ce dont elle a besoin pour retrouver le calme. Sur le modèle de ma fille, je vous donne donc des pistes pour faire passer les crises d'émotions fortes, chez nous les adultes, et chez nos bambins

En cas de crise d'angoisse, de coup de colère ou de moment de tristesse, vous pouvez avoir besoin de vous isoler, ou au contraire de vous rapprocher de quelqu'un de proche, aimé et aimant.

La solitude vous permet de vivre vos émotions tranquillement, lâcher prise et prendre le temps de laisser passer la tempête émotionnelle. Le tout, sans vous soucier du regard des autres ni devoir expliquer votre état.

Le réconfort d'une personne proche, qui vous câline, qui vous console avec des mots, ou qui est juste présente sans rien dire, peut vous aider à décharger vos émotions et activer des émotions plus confortables : confiance, sentiment rassurant, espoir, amour...

L'important est de respecter votre besoin du moment.

L'anxiété, la colère et la tristesse sont particulièrement désagréables, et pour retrouver le calme, vous pouvez avoir envie d'être dans l'action ou au contraire de vous poser le temps que ça passe.

Pour vous changer les idées, rien de mieux que de faire quelque chose qui n'a rien à voir avec l'émotion qui vous agite : boire un verre d'eau, regarder un film divertissant...

Au contraire vous pouvez aussi faire une activité "défouloir" pour extérioriser l'émotion : écrire, faire du sport, nettoyer votre cuisine...

Vous pouvez aussi avoir besoin de ne rien faire du tout : vous asseoir ou vous allonger, mettre votre corps en pause pour inciter votre esprit à ralentir.

Vous me voyez venir : la première chose que l'on propose à un•e enfant en crise, c'est son doudou.

En tant qu'adulte, on peut aussi avoir des objets qui nous rassurent et nous consolent : un pull tout doux, une bouillotte...

Plus généralement, vous pouvez penser à quelque chose qui stimule (en bien) un de vos 5 sens : sentir un parfum agréable, écouter une musique ou un son plaisant, toucher un objet confortable, regarder une image qui vous plaît, ou encore déguster un bon petit plat.

Bien sûr, il s'agit de se faire plaisir avec cela. Si vous sentez que vous tombez dans un "excès" de ces objets de réconfort, qui vous font plus de mal que de bien, c'est le moment de vous faire accompagner.

Il est bon d'avoir dans sa "boîte à outils" des solutions à dégainer en cas de crise émotionnelle : exercices de respiration, méditation, sophrologie, auto-hypnose, yoga...

C'est toujours rassurant de savoir qu'on a des moyens de se calmer, cela permet d'accepter plus facilement la crise et de la faire passer avec le plus d'assurance possible.

Ceci n'est pas un conseil à suivre au pied de la lettre, et encore moins une injonction : je vous partage seulement des astuces qui me sont utiles pour accompagner ma fille dans la gestion de ses émotions.

Depuis le plus jeune âge de ma fille, je nomme mes propres émotions, et j'utilise des livres pour enfants* traitant des émotions, afin qu'elle puisse, le langage acquis, nommer ses ressentis. Ainsi elle est maintenant capable de me dire si ce qu'elle ressent est de la tristesse, de la colère etc. Et également la raison de son émotion. C'est beaucoup plus simple pour moi de tempérer sa crise lorsque j'en comprends la teneur et la raison. Et c'est plus facile pour elle de savoir exactement ce qui se passe dans sa tête.

J'insiste énormément avec ma fille sur l'idée qu'elle a le droit d'être fâchée, triste, d'avoir peur etc. De même que je souligne également les émotions agréables telles que la joie, la fierté ou la sérénité. Comme pour les adultes, accueillir les émotions aide à les gérer.

Lorsque ma fille fait une crise, je lui demande de quoi elle a besoin, et si elle ne me donne pas de réponse claire, je lui fais des propositions : me faire un câlin, s'allonger dans son lit, faire un câlin à son poupon, que je reste près d'elle ou que je la laisse tranquille... Je n'impose jamais, ce serait contre-productif. Parfois elle me dit "non" à tout, ce n'est pas grave, le principal est qu'elle constate que je tente de trouver une solution avec elle, et que je suis là pour l'aider à retrouver le calme.

Autant j'accueille toutes les émotions, autant je fais savoir à ma fille quand son comportement est inapproprié : se jeter par terre, faire un geste dangereux ou violent, crier très fort... Lorsque je lui "interdis" d'exprimer son émotion d'une manière que je considère dérangeante ou dangereuse, je lui propose toujours autre chose à la place, par exemple : "Tu as le droit d'être fâchée, mais c'est interdit de me taper. Si tu veux, tu peux taper un coussin pour évacuer ta colère"

(Oui, je parle vraiment à ma fille comme ça !)

J'aimerais vous dire que je parviens à rester calme lorsque ma fille fait une crise de nerfs, la réalité est beaucoup moins idéale : parfois cela me rend dingue quand elle se met à hurler ou se rouler par terre dans des conditions pas toujours propices à accueillir une tempête émotionnelle.

Dans ce cas je ne triche pas : je lui explique que je suis fâchée, pas parce qu'elle fait une crise, mais pour une raison particulière (on est en retard / on dérange les gens autour de nous...) et donc que j'ai besoin de prendre un peu de recul par rapport à elle pour moi-même retrouver le calme avant de l'aider.

Et je m'isole autant que possible, ou bien je "l'ignore" pendant quelques secondes / minutes, le temps de retrouver un état de calme qui me permette de l'aider à se calmer.

Je n'hésite pas à présenter mes excuses à ma fille :

En général, mes excuses l'aident à se sentir comprise, et donc à faire passer la crise.

J'en profite aussi pour lui montrer l'exemple : on peut faire des erreurs, on peut se tromper, on peut se laisser submerger par ses émotions, mais si cela cause du tort à quelqu'un, on dit "pardon"

Si vous souffrez de crises d'angoisse, de colère ou d'accès de tristesse fréquemment, et que cela nuit à votre qualité de vie, pensez à demander de l'aide auprès d'un•e professionnel•le.

Et si vous éprouvez des difficultés à gérer vos propres émotions lorsque votre enfant est en pleine crise émotionnelle, prenez le temps de vous faire accompagner.

* Je recommande vivement le livre pour enfants "Dans moi il y a tout ça" d'Astrid Desbordes et Pauline Martin, ed. Nathan. Magnifique livre pour comprendre les émotions.