Avez-vous vécu quelque chose de difficile et tellement impactant que même si l'événement est passé, il a toujours une influence sur votre présent, voire même votre vision de l'avenir ? Si vous vous reconnaissez dans cette description, vous subissez les conséquences d'un traumatisme. Quels que soient les événements factuels qui vous ont traumatisée, le point commun à tous les traumatismes est cette persistance des émotions désagréables qui nuisent à votre qualité de vie, et vous empêchent d'appréhender sereinement des circonstances qui vous rappellent ce qui vous a blessé. Je vous donne ici 3 pistes pour vous apaiser après un traumatisme.
Mettre de la distance émotionnelle avec le traumatisme
Pourquoi prendre de la distance face au traumatisme ?
Il n'est pas question de nier l'événement qui vous a marquée, ni les difficultés qu'il vous a causées, encore moins la peine et les émotions désagréables qui en ont découlé. Ce qui s'est passé fait partie de votre histoire.
Pour apaiser le traumatisme, l'idée est d'arriver à une neutralité émotionnelle vis-à-vis de l'événement traumatique. Autrement dit, le but est de pouvoir repenser à l'événement traumatique et être en paix avec cela. Cela vous permettra de vivre le moment présent sereinement, et de vous projeter dans l'avenir sans craindre que des circonstances similaires à l'événement traumatique ne surviennent.
Exemple de prise de distance - le cas de la PMA
Après un événement difficile lié à la PMA (violences gynécologiques, arrêt de grossesse...) il se peut que vous ayez tellement mal vécu ce moment que vous ne pouvez plus penser à autre chose, et que vous craignez de vous lancer dans une nouvelle tentative.
En prenant de la distance émotionnelle, vous pouvez vous rappeler de ce moment, en vous souvenant que c'était très dur, mais en ne ressentant rien de spécial, si ce n'est la motivation à aller de l'avant pour vivre de meilleures expériences à l'avenir.
Comment mettre de la distance face au traumatisme ?
Avez-vous remarqué que lorsque l'on regarde une situation, on ressent les émotions moins violemment que si on les vivait ? Plus étonnant encore : si on voit quelqu'un qui regarde une situation (sans voir nous-même la situation), on ne ressent quasiment plus rien. Cela s'appelle la dissociation, et c'est exactement ce que l'on peut faire pour apaiser un traumatisme.
Il est d'ailleurs probable que, par auto-protection inconsciente, vous ayez expérimenté ce genre de dissociation dans des moments extrêmement difficiles, comme si vous étiez extérieure à votre corps.
En thérapie, on fait en sorte de créer cette dissociation volontairement.
Comment cela fonctionne ?
Alors que le traumatisme est tellement puissant que vous avez la sensation de revivre l'événement dès que vous y pensez, la dissociation vous permet de ne plus être "actrice" de votre souvenir traumatique, mais simplement "spectatrice" de votre souvenir, voire même "observatrice d'une spectatrice". C'est ainsi que vous pouvez prendre de la distance avec le traumatisme et pouvoir penser au traumatisme sans en ressentir les émotions associées.
Écrire le traumatisme au passé
Par définition, l'événement qui vous a traumatisée fait partie de votre passé. Si le traumatisme n'est pas encore apaisé, cet événement passé laisse des traces sur votre présent. Il est donc important de remettre l'événement traumatique à sa place dans votre passé.
Pour ce faire, on peut mettre en place des rituels selon votre sensibilité, votre créativité, et bien sûr selon le contexte. On peut aussi passer par l'hypnose : le plus évident est d'imaginer que vous écrivez votre histoire, et que vous décidez, volontairement, de mettre un point final au chapitre correspondant au traumatisme, et d'ouvrir un nouveau chapitre sur une page blanche. Bien sûr, en hypnose, vous n'avez pas besoin de revivre votre traumatisme, ni même de le raconter, pour le placer au passé.
Exemple d'écriture au passé - le cas de la PMA
Si vous avez vécu un événement traumatisant dans votre parcours PMA, voici quelques exemples pour le replacer dans le passé pour mieux aller de l'avant :
- Envisager un rituel d'adieu à cet événement traumatique : le laisser s'envoler, le déposer symboliquement quelque part...
- Choisir de placer l'événement dans les "archives" : penser que l'on a une sorte de salle des archives dans notre tête, qui renferme ce qui est passé et que l'on ne consulte qu'occasionnellement en cas de besoin. On peut alors ranger le traumatisme dans cette salle des archives, toujours accessible mais pas en contact avec le moment présent.
- Ouvrir un nouveau chapitre de sa vie : à la manière d'une écriture autobiographie, on peut écrire ce que nous inspire cet événement traumatique, pour l'extérioriser, puis décider d'ouvrir une nouvelle page pour le reste de sa vie.
Les mouvements oculaires pour apaiser le traumatisme
Vous connaissez peut-être l'EMDR, une technique de mouvements oculaires qui est très efficace sur les traumatismes. Le seul inconvénient de l'EMDR est que la technique nécessite de passer un certain temps sur le traumatisme justement, et donc le moment peut être potentiellement très désagréable à vivre.
Personnellement je ne pratique pas l'EMDR, mais j'ai d'autres techniques de mouvements oculaires, liés à ma pratique de la PNL. Il s'agit, par ces mouvements oculaires, de remplacer une image par une autre. Dans le cas d'un traumatisme, vous pouvez avoir une image très désagréable liée à l'événement traumatique, et l'idée est donc de remplacer cette image désagréable par une image plus agréable. Ainsi, quand vous repenserez à ce souvenir, il vous viendra cette image plus agréable, qui viendra apaiser votre réaction émotionnelle face à ce souvenir traumatique.
Exemple de mouvements oculaires - le cas de la PMA
Si votre traumatisme lié à la PMA fait venir en vous une image particulièrement insoutenable, les mouvements oculaires permettent de remplacer cette image par une autre, plus agréable. Vous pouvez donc choisir ce qui vous plairait comme image de remplacement, tout est bon à prendre : un champ de fleurs, un canapé bien moelleux, un feu de cheminée... ou toute autre image encore.
Cela marche aussi pour la dynamique inverse : si la vue d'un fauteuil gynécologique ou d'un appareil d'échographie vous rappelle votre traumatisme, on peut tout à fait casser ce lien, pour vous permettre de passer vos prochains rendez-vous médicaux plus sereinement.
Si vous sentez qu'un traumatisme vous empêche de vivre votre vie et d'aller de l'avant, il est important de ne pas rester seule avec cela. Il existe de multiples solutions pour vous permettre de vivre après ce traumatisme, et de faire en sorte que l'événement qui vous a profondément marquée ne laisse plus aucune trace sur votre vie quotidienne.